Tous les articles par Annie Lautner

NOUVELLE NAISSANCE

Si j’avais dû peindre son visage du bout de mes pinceaux,                                                 reproduire la finesse de ses traits,
la douceur de sa peau, la profondeur de son regard,
l’infini de son sourire,
je n’aurais pu atteindre en rien
la délicatesse de la réalité.
Je n’ai même pas tenté.

C’est dans le silence du petit matin,
dans un paysage idyllique, le sien,
que quelques mots me viennent
pour décrire l’enchantement qui est le mien
d’avoir pu enfin tenir dans mes bras,
ce petit bout de lumière
qui me rend amoureuse de chaque instant.

Je respire ton souffle
et la magie d’un seul battement de tes paupières
fait jaillir des étincelles de bonheur
dans la pièce où le temps s’ est arrêté.

Pure merveille !
Sanctuaire de beauté
qui déploie tout le mystère de la vie.
Je te tiens contre ma poitrine
et d’autres visages aimés se joignent à nous.
Les visages de ceux qui ne sont plus
et que sans doute tu as croisé
dans ton périple avant nous.
Ils sont là tes ancêtres,
dans ce baiser que je pose sur ta joue.
Comme pour bénir la terre sur laquelle
tu poseras tes pas…

Je te contemple. Confiante.
Tu as su nous rejoindre
et nous nourrir de cette vie qui se donne à elle-même.
L’instant présent se goûte et se savoure.
Sans questionnement.
Juste la saveur exquise
de ce qui s’ offre intens’ aimant
et qui n’est autre que pur Amour.

Je me sens si pleinement vivante et en joie
que je ne peux qu’ AIMER et REMERCIER
pour tant de grâce accordée.

Un ange est entré dans ma maison
et c’est BON !!!

Je t’aime ma Louane 💛

Annie Lautner – 18 mai 2017

Illustration – Huile sur toile “La vie s’écoule entre nos doigts” – Annie Lautner ©

ELOGE DE LA LENTEUR

Dans ce monde où tout va de plus en plus vite, il est bon de se rappeler que le rythme naturel de la nature est la lenteur.

Il suffit de se poser et d’observer pour s’en apercevoir.

La fleur prend tout son temps pour éclore et il serait dommageable d’ouvrir son bouton pour libérer ses pétales et précipiter son parfum. Nous ne ferions que la détruire.

Alors qu’accompagner son rythme lent, nous conduira à son apothéose dont nous recueillerons toute la beauté.

Ainsi, toute chose a besoin d’être mûrie avant de donner le meilleur d’elle-même. Malheureusement, notre société actuelle en s’éloignant de ses bases et valeurs fondamentales, nous demande d’être toujours plus rapides et plus performants, nous déconnectant ainsi de notre nature profonde.

Mais ne confondons pas lenteur et paresse. Prendre son temps pour réaliser ses tâches nous maintient en contact avec le but de nos actions et nous permet d’y arriver plus sûrement.

Inversement, l’agitation peut nous faire prendre des risques démesurés qui, si nous n’y prenons garde, peuvent conduire à notre perte dans ce mouvement précipité.

Apprendre à s’ancrer pour apprécier chaque seconde qui passe est primordial à notre équilibre de vie. La lenteur est l’état du sage dit-on. A vivre, cela devient vite une évidence. Contemplation et lenteur apportent un calme intérieur qui induit l’ouverture du cœur et de l’esprit. Être présent à ce qui EST nous rend plus Vivants.

Aussi, ralentissez ! Prenez conscience de la vastitude qui vous entoure et vous traverse. Goûtez à ce nouveau rythme qui est celui de la Vie. Respirez profondément. Ressentez et appréciez pleinement ce qui se passe en vous. Prenez le temps de savourer ce bien précieux qui vous est offert.

Allez à l’Essentiel et pensez à remercier pour tous ces bienfaits accordés. Une fois découvert, cet état ne pourra plus être délaissé et vous y reviendrez encore et encore jusqu’à ce qu’il soit votre quotidien.

Vivre autrement n’est pas vivre moins bien. Au contraire.

C’est découvrir Qui nous sommes vraiment et s’en émerveiller.

Alors, lentement mais sûrement, vivons cette sagesse !

Annie Lautner – 13 avril 2017 ©

Illustration : Huile sur toile – Annie Lautner – Germes de Vie ©

 

L’ENGAGEMENT

Qui peut savoir, quand des chemins se croisent, où mènera la route et pour combien de temps ?
Qui connaît ce mystère qui unit les êtres bien avant que la rencontre ait lieu ?
Evidence du ciel ?
Connivence du jour et de la nuit
ou nostalgie d’un temps d’avant le Temps ?
Peu importe.
L’histoire se répète de toute Eternité peignant l’arc-en-ciel du rêve et délivrant les aveux du cœur.
La vie est faite de rencontres qui s’inscrivent dans le livre immense de l’univers.
Votre histoire est une page qui se lit dans la continuité de celles de vos ancêtres
dont les empreintes demeurent dans le sable du souvenir et dont vous êtes, aujourd’hui, les dépositaires.
D’autres rencontres, d’autres amours aussi, souvent sous d’autres cieux.
Mais c’est toujours le même recommencement,
la même quête vers une destination unique : celle d’un bonheur que l’on voudrait sans fin.

Aujourd’hui, vos mains se sont glissé l’une à l’autre l’anneau de l’engagement,
petit cercle d’or qui vous renverra la Lumière.

Cette Lumière dont vous êtes issus et qui, à travers vous, continuera son cours jusqu’au souffle suivant.
Cet engagement qui est le vôtre et auquel vous nous avez conviés,
est avant tout l’engagement de la première de toutes les fidélités : celle que vous devez à la Vie qui est en vous.
Cette Vie qui peu à peu vous fera advenir.
Car c’est en laissant le chemin de Vie passer à travers vous que vous aurez véritablement rempli votre contrat.
En apprenant que l’idéal est de rester libre ensemble.
Aussi la grâce que je vous souhaite, c’est de ne jamais cesser d’entretenir des projets à deux,
afin de maintenir votre relation pleinement vivante, c’est-à-dire ouverte sur la vie.
Le sens de la vie c’est d’être fidèle à un but qui nous donne raison de vivre pour toujours.

Puissiez-vous atteindre une relation vraie, ouverte sur le partage, la communication, l’attention aux autres, le respect mutuel.
Puissiez-vous tracer le sillon qui accueillera les germes des vies à venir.
Puissiez-vous aimer et être aimés.
Puissiez-vous enfin, être cet esprit pur qui tisse des voiles de paix, véritables boucliers, pensées d’amour tangible, qui font du verbe aimer autre chose qu’un simple mot…

Soyez heureux
Restez heureux
Rendez heureux

Annie Lautner ©
Illustration : Huile sur toile / Pacte d’Amour / Annie Lautner ©
www.annie-lautner.com

L’ABONDANCE

Ne cherche pas l’abondance là où elle n’est pas.

N’imagine pas la déterrer d’un lieu oublié.                                                                                     N’aspire même pas à la contempler dans sa nuit de silence.

Ne cherche pas.                                                                                                                                                          Ne t’inquiète pas non plus.                                                                                                                                    Tu as plus qu’il ne faut. Bien plus. Simplement, tu ne le sais pas encore.                                        Crois-tu vraiment que l’abondance passe par la possession des êtres et des biens comme on te l’a appris ?                                                                                                                                                     Tu te trompes !                                                                                                                                                            Et tout au fond de toi, tu le sais.                                                                                                                         L’abondance est d’un autre ordre. Celui de l’impalpable. De l’indicible.

Tu reçois chaque jour une abondance de temps, de vie, (tant de vie) que tu laisses bien souvent se perdre au lieu de t’en nourrir.

Ainsi, tu passes à côté du réel qui te traverse… et tu te plains.

Arrête-toi !                                                                                                                                                                    Respire et ressens ce qui palpite en toi. Te fait vibrer.                                                                                N’est-ce pas une abondance d’Amour ? De joie ? De plénitude ?                                                          Ouvre tes yeux du cœur et rencontre ce qui est réellement là. Derrière tes troubles et tes protections.

Il ne s’agit pas tant de chercher que d’accueillir ce qui est déjà là.                                                      De renouer avec toi-même pour laisser émerger toutes les sensations, tous les sentiments, toutes les énergies pétillantes de vie, auxquels tu tournais le dos pensant que l’extraordinaire est ailleurs.

C’est si bon de ne plus chercher mais au contraire de se laisser trouver.

Alors ne cherche plus l’abondance.                                                                                                                    Elle sait où tu demeures.

Elle est… là où tu ES !!!

Annie Lautner ©

Illustration : peinture à l’huile Annie Lautner – Nos demains se rejoignent ©

L’instant du dernier adieu

On sait que le moment va venir.
On s’y prépare, sans l’espérer.
On se dit : encore un peu…
Puis vient l’instant du dernier adieu.
Les yeux se ferment pour s’ouvrir sur un autre décor.
Un autre silence.
Toute une vie pour, dans un souffle, rejoindre la mémoire de la Source.
On reste là.
Dans les larmes et le recueillement.
Dans la chaude lumière d’une lampe de sel.
Dans la quête du sens.
Pendant que des fragments de vie s’égrènent.
Des pans qu’on croyait oubliés et qui viennent nous frôler,
comme une tendresse réveillée.
Et l’amour !
Celui dont on se dit que peut-être, l’être aimé l’aura emporté avec lui, où est-il ?
A quel battement de cœur va-t-il désormais s’accrocher ?
Dans quel recoin va-t-il se retirer ?
A quel âtre se réchauffer ?
Le temps s’écoule et l’on s’aperçoit que rien n’a vraiment changé.
La Présence est bien là et l’Amour nous unit.
Mieux qu’avant ?
Probablement.
On se love dans l’étoffe chaude du chagrin.
On prend le temps.
On effleure une à une les lettres silencieuses.
Celles qu’on n’a pas osé dire.
Celles qu’on a retenues dans le givre et le froid.
Celles qui sont restées figées sur le doux des lèvres…
Aujourd’hui, on se dit qu’il est temps de les libérer. Enfin !
Ces mots du cœur qui glissent sur l’âme comme une mantille de dentelle.
Temps, de les laisser s’envoler comme une lumière, comme une évidence.
Pour montrer le chemin qui reste à parcourir.
Dans la paix de l’âme.
Dans la grâce et la densité de la vie.
Simplement prendre le relais.
Pour faire jaillir, à son tour, des étincelles d’amour et de joie.
Parce que l’Amour ne nous quitte pas.
Il EST !!!

Annie Lautner ©

PARTIR AUTREMENT

Aborder le thème de la mort sans effrayer, déprimer ni même faire fuir l’auditeur ou le lecteur, relève du défi qui fait la part belle à mon quotidien.

C’est un thème inéluctable qui tôt ou tard fait son apparition dans notre existence, que nous le voulions ou non.

C’est un sujet sérieux et profond qui mérite toute notre attention et qui renvoie aux questions existentielles : qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ?

Je ne vais pas développer ici chacun de ces questionnements ni y apporter les réponses qui pour moi ont eu une résonance.

Je vais me contenter de vous renvoyer à vous-même en essayant, par une quête personnelle, de trouver vos propres réponses.

Je vais peut-être, tracer des lignes que vous ajusterez pour construire les formes qui vous correspondent…

La mort est un sujet éternel mais qui pourtant ne paraît être destiné qu’aux autres et dont, dans notre monde actuel, nous tentons de nous éloigner le plus possible (refus de vieillir, refus de « partir »).

Je ne juge pas ; je ne condamne pas ; je constate.

Mais pour comprendre le processus de la mort, nous ne pouvons le dissocier de celui de la vie. La mort n’étant qu’un passage d’un état à un autre…

Les Orientaux et les Occidentaux ne sont pas conditionnés de la même manière à cet égard.

Lorsqu’on demande à un Occidental quel est le contraire de la mort, il vous répond : la Vie – toujours. Mort/vie.

Demandez la même chose à un Oriental, il vous répondra : la Naissance. Mort/Naissance.

Et c’est sans doute là que réside une des clés essentielles vers plus de compréhension.
L’expérience montre que ce qui a un commencement a aussi une fin, à plus ou moins brève échéance, et que ce qui naît meurt. Mais qu’est-ce qui meurt ?

Il serait trop long pour moi de répondre ici à cette question. Mais je vous encourage vivement à chercher ce qui parle. Seule votre propre expérience a une valeur.
Plus vous essayez de comprendre le secret de la vie, tant que vous êtes vivants, plus vous vous rapprochez du secret de la mort. Et si vous comprenez le secret de votre mort, vous comprendrez aussi le secret de la mort, celle de votre mère, de votre père, de votre fils, de votre sœur et de tous ceux qui vous entourent.
La mort reste une inconnue tant que nous nous refusons à faire sa connaissance. Et l’inconnu fait souvent peur…

L’existence est comme un grand puzzle que nous passons notre temps à constituer. La mort n’est qu’une petite pièce parmi tant d’autres, mais ô combien importante dans ce processus qui porte en lui une vastitude qui souvent nous échappe…

Dans ce que nous appelons « accompagnement de fin de vie » ou « accompagnement des mourants », nous avons également tendance à laisser cette tâche entre les mains de gens dits « qualifiés ».
Nous nous  sous-estimons dans une fonction qui nous dépasse et pour laquelle nous nous sentons incompétents, alors nous déléguons.

Mais rassurons-nous, s’il y a dans cet accompagnement une part dite « technique » que nous confierons bien volontiers à la médecine, il y en a une autre que nous pouvons mener à bien et qui consiste à être présent. Tout simplement.

Présence à l’autre dans ce que je suis (y compris avec mes doutes et mes faiblesses, mais surtout avec ma force et mes convictions) et reconnaissance de celui qui s’en va et qui me renvoie à mon propre départ.

Les deux êtres peuvent se rencontrer ou se retrouver sur un terrain qui ne nécessite aucun diplôme et qui est celui de l’Amour.

Accompagner veut dire : marcher à côté, être avec.

Ceci je le rappelle, ne requiert que la connaissance de Soi (et c’est déjà beaucoup j’en conviens) qui permet la connaissance de l’autre.
L’unité qui permet les rapprochements dans ces extrémités se nomme l’Amour et rien d’autre.
Sachez que ce moment ultime qui est un départ vers un ailleurs vivant, ne pourra se vivre que dans l’acceptation totale de part et d’autre.
Ne pas retenir celui qui s’en va par de vagues regrets, qui ne sont rien d’autre qu’un apitoiement sur soi-même, mais au contraire lui permettre ce passage dans la sérénité et dans la paix, est une grande preuve d’amour à offrir à ceux que l’on aime, quel que soit leur âge…

La façon dont on meurt est décisive. Elle dépend de bien des éléments. Certains de ces éléments sont inconscients et ne se révèlent qu’à l’instant du décès, mais la façon dont on mourra se prépare.
Aussi, lorsque  quelqu’un s’en va auprès de vous, agissez comme vous voudriez que l’on agisse pour vous.
Soyez présents. Ne fuyez pas ce moment essentiel pour l’Etre. L’autre n’est pas dissocié de vous…

N’oubliez pas que nous ne sommes qu’une minuscule particule dans l’infini mais une particule primordiale.

Nous ne sommes que de passage, mais qu’au moins ce passage laisse de nous enfin révélée, l’empreinte de la Compassion, de la Paix, de la Joie et de l’Amour qui nous ont été transmis en héritage depuis… notre origine !

La transformation commence par soi-même.

C’est à ce prix et à ce prix seulement que nous pouvons espérer sauver l’humanité.

Annie Lautner ©

Illustration : Peinture à l’huile – Annie Lautner – “Je prends vos peines et je mets l’Ange” ©