Le bonheur : tout petit mot fragile échappé à l’éphémère du Temps.
Mot porteur de promesses déposées dans l’empreinte laissée par d’autres avant nous.Mot tressé de bonté qui coule d’un regard ému, de douceur suspendue à la main qui se dit et de rires accrochés aux cascades de sources vives.
Mot cueilli au détour d’un printemps, posé sur une épaule nue, caressé comme un joyau précieux puis défiguré par une douleur qui saigne…
On s’obstine, on persiste, on s’entête à vouloir s’emparer d’un état car le bonheur est-il autre chose qu’un état d’Etre ?
Mais quand il se présente, savons-nous le reconnaître, savons-nous l’accueillir ?
Nous ne devrions pas chercher le bonheur car il nous appartient de le créer ; non pas en courant désespérément après ce qui nous manque, mais en utilisant positivement ce que nous avons.
Tout homme possède en lui cette richesse, cet accès au bonheur dans la plénitude de l’infini car le bonheur n’est pas limité.
Nous lui prêtons des conditions, nous l’imaginons inaccessible, juste pour les autres ; nous négocions des “peut-être” ou des “pourquoi pas”, et pendant ce temps, nous le rêvons au lieu de le vivre…
Alors, qu’attendons-nous pour pousser nos sanglots dans la poussière de l’oubli, balayer les copeaux d’une nostalgie vieillissante, déposer l’amertume sur les décombres de l’histoire ?
Qu’attendons-nous pour réapprendre le rire, caresser de tendresse un regard éteint, charger de parfums les souvenirs enfouis ?
Est-il trop tard pour aiguiser nos pensées aux forges d’un soleil éclatant ? Au rayonnement d’une Lumière infinie ?
Trop tard pour insinuer le bonheur dans les veines du Temps ?
Non ! Il n’est jamais trop tard !
Alors soyons Vivants : le bonheur n’attend pas !
Il est là : Ici et Maintenant !
Annie Lautner © in Lueurs de Vie
Illustration : Huile sur toile – Apaisement – Annie Lautner ©